Tombé sur la maison

(«Demain, ça peut tomber sur une maison», Joël Boutier, maire de Groslay, 27/02/03)

Il faut parfois se rendre à l’évidence, Nicolas Sarkozy ne va pas assez loin dans sa lutte contre l’insécurité comme nous avons pu hélas le constater lors du journal de 20h de France 2 le mardi 27 février dernier.
Relatant la chute d’un immigré clandestin tombé du train d’atterrissage d’un avion, la chaîne donnait la parole à Joël Boutier, le maire du village de Groslay, qui faisait part de ses inquiétudes. «Il y a laissé sa vie, ce qui est dramatique, mais demain ça peut tomber sur une maison directement, faire des blessés, sur un trottoir, dans une cours d’école… Aujourd’hui, c’est un corps qui tombe, qui dit que demain ce ne sera pas une partie d’un avion qui tombera ?» s’interrogeait l’édile.
Ce Monsieur a en effet toutes les raisons de s’inquiéter. Demain, c’est toute l’Afrique qui risque de lui tomber sur la tête, tous les habitants des pays du sud qui vont embarquer dans les trains d’aterrissage des avions, et, qui sait ? faire des victimes innocentes en France avec leurs corps gelés. Il ne suffit donc pas de traiter de l’immigration clandestine «au cas pas cas» comme le dit le ministre de l’intérieur quand les immigrés sont déjà sur le sol français, il faut intervenir en amont, avant qu’ils ne tombent des avions. Car sinon, c’est une nouvelle forme de terrorisme involontaire qui va se développer, celui de ces clandestins prêts à sacrifier leur vie pour nous tomber sur la tête, notre tête à nous, riches innocents.
Trêve d’ironie. Cet exemple stupéfiant illustre à point nommé les préoccupations qui sont les nôtres. On s’abstient bien de s’interroger sur le cheminement de ce jeune africain tellement desespéré et ignorant qu’il croit pouvoir échapper à la misère ou à la mort en s’aggrippant au train d’aterrissage d’un 747, préferant demander aux voisins s’ils ne vont pas bacher la piscine, au cas où, on ne sait jamais…
Un jour, le journal de 20 heures nous parlera du naufrage d’un boat people et du risque de pollution humaine des côtes françaises. Ce jour là, nous aurons réussi à nous convaincre que l’humanité est soit un accident aberrant de la nature, soit une forme transitoire de l’intelligence destinée à être bientôt dépassée.

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